Lecteur, encore un peu de patience !

Mon blog me permet de remettre en ligne les écrits et photos du site de l'association "Dessine-moi un enfant", aujourd'hui disparue. Vous pouvez d'ores et déjà parcourir ce voyage autour du monde de 18 mois en image. Les écrits, quant à eux, me demandent un peu de travail de relecture, non pas pour les modifier, puisque je cherche à garder leur spontanéité, mais pour rajouter les accents absents des claviers anglophones. J'alimente donc au fur et à mesure ce blog des reportages, articles, extraits de mon carnet de route.

lundi 22 mars 2010

La richesse du Népal

Faune et flore

Enserré le long de la chaîne himalayenne, entre les deux géants d’Asie que sont l’Inde et la Chine, le royaume du Népal est un petit pays (à peine plus du quart de la superficie de la France), au charme fascinant. Son histoire et sa culture ancestrales, les riches traditions de ses nombreuses ethnies, la gentillesse de sa population et la grande beauté de ses paysages extrêmement variés font de ce pays l’un des plus attachants que nous ayons eu l’occasion de traverser jusqu’à présent.
Malgré sa faible superficie (moins de 150 000 kilomètres carré), le tiers du Grand Himalaya se situe sur son territoire où culminent dix des quatorze plus hauts sommets du monde, dépassant 8000 mètres d’altitude. Se dressant à la frontière chinoise, l’Everest domine le monde du haut de ses 8850 mètres tandis qu’à moins de 150 kilomètres au sud, les plaines du Teraï ne s’élèvent qu’à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui constitue la plus grande dénivellation au monde. Des sommets aux neiges éternelles de l’Himalaya, aux rizières et aux palmiers du Teraï, le Népal présente une flore et une faune incroyablement riches. On y a ainsi recensé 6500 espèces d’arbres, d’arbustes et de fleurs sauvages dont plus de 300 variétés d’orchidées. La période la plus spectaculaire pour observer les fleurs est sans conteste le printemps, principalement en mars et en avril, lors de l’éclosion des rhododendrons, peu de temps avant que les pluies torrentielles de la mousson ne se déversent sur le pays, entre juin et septembre.
Le meilleur moment pour visiter le pays reste le début de la saison sèche, en octobre et en novembre. Le temps est alors très doux, le ciel est bleu chaque jour et les campagnes vertes, tandis que la visibilité est exceptionnelle sur l’Himalaya. À cette période, il est très agréable de marcher dans les Parcs Nationaux du pays pour observer la faune népalaise. On compte ainsi plus de 800 variétés d’oiseaux, soit près de 10% des espèces connues et de nombreux mammifères. L’Himalaya abrite des tahrs, des chevrotins et des barals (artiodactyles cousins de nos bouquetins), des ours bruns et noirs, des léopards des neiges, des loups mais également de nombreux oiseaux dont les impressionnants vautours fauves de l’Himalaya.

C’est cependant dans le Teraï que la faune est la plus diversifiée. Ainsi, le Parc National du Royal Chitwan, que nous avons sillonné à pied pendant deux jours, abrite le plus beau félin du monde, le tigre royal du Bengale (un peu plus de cent individus), espèce aujourd’hui menacée, mais également des léopards et des ours jongleurs. Ces trois discrets mammifères ne sont que rarement visibles. On peut en revanche, y observer des singes (entelles communs et macaques rhésus), des cerfs, des crocodiles des marais, des gavials (crocodiles à l’allure préhistorique arborant un museau fin et allongé, espèce également menacée), d’impressionnants pythons indiens, des éléphants dont la grande majorité est domestiquée et, si la chance nous sourit, des rhinocéros unicornes (espèce menacée). Dans le Parc National du Royal Chitwan vivent également de nombreux oiseaux dont plusieurs espèces de hérons, aigrettes, perruches, aigles, cigognes, marabouts, martin-pêcheur et minivets ainsi que de superbes paons et des toucans au gros bec jaune.
Malheureusement, du fait de l’importante croissance démographique de ce pays de plus de 23 millions d’habitants, les forêts se réduisent chaque année ce qui, conjugué à l’érosion issue de l’activité humaine et à l’assèchement des réserves d’eau, met en danger de nombreuses espèces.

Situations politique et économique

Depuis plus de 2200 ans, hindouisme et bouddhisme sont, au Népal, si étroitement mêlés qu’il est très difficile de les distinguer, même si le pays est officiellement un pays hindouiste. Royaume unifié depuis la fin du XVIIIème siècle, le Népal compte parmi les pays les plus pauvres du monde avec un Produit Intérieur Brut de 240 dollars US par personne en 2000. Il faut tout de même relativiser ces chiffres et tenir compte du fait que plus de 90% de la population se compose de paysans vivant d’une économie de subsistance, en dehors de tout économie de marché. Malgré tout, compte tenu des problèmes économiques entraînant un fort taux de chômage et du mécontentement croissant face à la corruption, de nombreux jeunes Népalais rejoignent chaque jour les rangs du Parti communiste (maoïste) qui a déclaré, en 1996, la guerre au royaume. Ainsi, le Népal vit actuellement une période très troublée.
Depuis le massacre de la famille royale le 1er juin 2001, officiellement par Dipendra (le fils du roi « pris de boisson » qui aurait agi par colère, ses parents s’opposant à son mariage avec une femme d’origine indienne), c’est Gyanendra, le frère du roi Birendra assassiné, qui règne désormais sur le pays. L’ascension de Gyanendra au pouvoir, souverain impopulaire auprès d’une population bouleversée par le meurtre du roi Birendra très aimé, n’a fait qu’exacerber les revendications des maoïstes, plongeant ainsi le pays dans la guerre civile. Les maoïstes occupent de nombreuses régions du pays. Les affrontements avec l’armée du royaume sont fréquents et les victimes de plus en plus nombreuses.
Les militaires contrôlent toutes les routes et tous les véhicules, le parc central de Katmandou a été transformé en camp d’entraînement et le couvre-feu a été instauré dans tout le pays. Depuis l’attentat qui a ensanglanté le cœur même de Katmandou, en septembre dernier, la situation est devenue de plus en plus préoccupante dans la capitale ou surviennent de fréquents échanges de tirs, au beau milieu de la nuit.

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