Lecteur, encore un peu de patience !

Mon blog me permet de remettre en ligne les écrits et photos du site de l'association "Dessine-moi un enfant", aujourd'hui disparue. Vous pouvez d'ores et déjà parcourir ce voyage autour du monde de 18 mois en image. Les écrits, quant à eux, me demandent un peu de travail de relecture, non pas pour les modifier, puisque je cherche à garder leur spontanéité, mais pour rajouter les accents absents des claviers anglophones. J'alimente donc au fur et à mesure ce blog des reportages, articles, extraits de mon carnet de route.

lundi 15 mars 2010

Les enfants face à la mondialisation

Quelque soit le pays dans lequel il vit, l'enfant a initialement les mêmes prédispositions altruistes : ses souhaits pour l'avenir concernent sa famille, ses proches et plus généralement les "Autres", même s'il affronte déjà de nombreuses difficultés au quotidien. 
Il vit dans un microcosme où la famille (s'il en a une) et l'école (s'il est scolarisé), sont ses seuls vrais repères, mêmes si quelques éléments extérieurs issus des films ou dessins animés projetés sur l'unique télévision du village lui donnent une légère ouverture sur le monde. Mais, plus il a accès à l'information et est soumis aux lois de la consommation, plus ses préoccupations deviennent celles des grandes personnes. Il devient un adulte avant l'âge, ayant perdu sa candeur et son insouciance : il a déjà pris conscience de la nécessite de gagner de l'argent pour ne pas être en marge de la société, il est satisfait de ce qu'il est et n'a pas de héros auquel il aimerait ressembler. 
Il évolue dans le même univers que son homologue vivant dans un autre pays ou continent : ils jouent aux mêmes jeux vidéo, sont bercés par la même musique anglosaxonne (Britney Spears, Shakira, les groupes de rap américains), ils dévorent les mêmes bestsellers qui inspirent les réalisateurs de films (Harry Potter) et d'un point de vue gastronomique, ils se ruent sur la "junk food", pizzas, hamburgers, frites que les chaines de restaurants déversent dans tous les pays. 

Ainsi nous avons obtenu des réponses similaires auprès des enfants de même classe sociale partout dans le monde. En revanche, l'ancrage culturel régional ou national est apparu principalement :
- dans les réponses des enfants défavorisés car ils n'ont pas accès à l'information internationale et les seuls piliers de leur vie quotidienne restent l'école et la famille,  
- dans celles des enfants mongols qui sont fiers d'appartenir à une nation au passé grandiose  qui tente de renaître aujourd'hui de ses cendres, 
- dans la littérature et les goûts culinaires des enfants français qui vivent à l'étranger. 
Mais de manière générale, les spécificités nationales ont tendance à se tarir au fur et à mesure que s'élève la classe sociale. L'image de réussite, que véhiculent les Etats-Unis ou l'Europe, fascine les petits qui veulent ressembler aux stars de la scène ou aux sportifs mediatisés et les grands qui, lorsqu'ils ont les moyens financiers, vont tendre vers un mode de vie occidental. Mais, l'influence n'est pas uniquement américaine ou européenne; la Chine, le Japon et la Corée jouent un rôle important dans l'imaginaire des enfants asiatiques, parce qu'ils alimentent cette image de pays économiquement forts.

L'homogénéisation mondiale des goûts et référents des enfants est aujourd'hui une réalité dans les classes sociales élevées. Plus on descend de l'échelle sociale, moins les sollicitations des pays économiques attractifs sont prégnantes et donc plus l'enfant sera baigné dans les traditions issues de son environnement proche.

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