Lecteur, encore un peu de patience !

Mon blog me permet de remettre en ligne les écrits et photos du site de l'association "Dessine-moi un enfant", aujourd'hui disparue. Vous pouvez d'ores et déjà parcourir ce voyage autour du monde de 18 mois en image. Les écrits, quant à eux, me demandent un peu de travail de relecture, non pas pour les modifier, puisque je cherche à garder leur spontanéité, mais pour rajouter les accents absents des claviers anglophones. J'alimente donc au fur et à mesure ce blog des reportages, articles, extraits de mon carnet de route.

lundi 15 mars 2010

Visites des écoles 1 et 92 d'Oulan Bator

Le système éducatif en Mongolie 

En Mongolie, l'école est obligatoire et gratuite. Les 620.000 écoliers mongols encadrés par 24.000 enseignants sont répartis dans 655 jardins d'enfants et 688 écoles secondaires. 

À l'heure actuelle, l'école secondaire se divise en deux grandes sections. La première section va de la 1ère à la 4ème et rassemble des enfants âgés en moyenne de 8 à 11 ans, tandis que la seconde section s'adresse à des écoliers de 12 à 15 ans, de la 5ème à la 8ème. La 9ème et la 10ème correspondent à notre lycée et sont destinées aux élèves de 16 et 17 ans, parfois plus car, comme en France, il est possible de redoubler. Après l'école, les étudiants peuvent rejoindre l'université (qui est toutefois payante) ou directement travailler. 
Le 1er septembre dernier (2003), jour de la rentrée scolaire, M. Tsanjid, Ministre de l'Education, de la Culture et des Sciences a annoncé des reformes en matière d'éducation. 

Ainsi, les enfants devraient désormais entrer à l'école secondaire en moyenne à l'âge de 7 ans et le nouveau système comprendrait onze années d'études, les années de lycée s'étalant sur trois ans au lieu de deux. En plus de l'accent mis sur les mathématiques, le Ministre s'est également engagé pour la construction de vingt nouvelles écoles. 
Pour souligner la politique du gouvernement en termes d'enseignement, le Président Bagabandi s'est librement entretenu avec les écoliers de l'école 1, la plus prestigieuse d'Oulan Bator, le jour de la rentrée des classes. De son côté, le Premier Ministre, M. Enkhbayar, annonçait la création d'une nouvelle salle informatique, au sein de l'école 29. Ces actions symboliques montrent bien la volonté du gouvernement mongol d'intensifier ses efforts en matière d'éducation, en permettant aux enfants d'avoir largement accès aux nouvelles technologies.  
Ainsi, le nombre d'ordinateurs disponibles dans les écoles secondaires a doublé depuis l'année 2000 et 90% des écoles secondaires ont désormais des cours d'informatique. 


Visite des écoles 1 et 92 d'Oulan Bator

Grâce à l'aide et à la disponibilité de Mme Dolgor, assistante de M. Alain Desjacques, Attaché Culturel de l'Ambassade de France en Mongolie, nous avons été mis en relation avec Mme Zolzaya Bold, professeur de Français et d'Anglais à l'école 1 de la capitale. Celle-ci nous a ouvert les portes de son établissement et a joué le rôle de traductrice et d'animatrice dans l'école 92.
L'école 1 est le plus prestigieux établissement scolaire de Mongolie. Il est situé en plein cœur de la ville et ses élèves viennent de milieux aisés, voire de classes moyennes. 
L'école 92 est, quant à elle, située à une dizaine de kilomètres du centre d'Oulan Bator, dans les quartiers populaires où se côtoient gers (yourte) et maisons de fortune. 

Dans le premier établissement, nous avons ainsi rencontré 27 élèves de 8 à 12 ans, de la 2ème à la 5ème. Mme Zolzaya Bold ayant préalablement pris le soin de traduire le questionnaire et le conte "Jack et le haricot magique", nous avons pu intervenir en moins de deux heures auprès des enfants pour leur soumettre le questionnaire et les deux dessins. 


Dans le deuxième, ce sont 22 enfants de 6 à 11 ans qui se sont prêtés au jeu de notre questionnaire. 

Résumé des réponses obtenues 

Les élèves de Mongolie considèrent l'école comme un lieu de vie déterminant pour leur existence future. Dès 8 ans, de nombreux enfants de la steppe entrent en internat pour suivre un enseignement dans la grande ville de la région, quittant ainsi famille et parents pour cinq jours ou plusieurs semaines. 
Ceux qui n'ont pas la chance de bénéficier d'une place en internat, attendent sur le bord de la route qu'une voiture s'arrête pour les accompagner à 15-20 km de là (parfois plus) à l'école du district. 
Même si l'enseignement primaire et secondaire est gratuit en Mongolie, de nombreux obstacles subsistent encore pour la formation de la jeune génération. Ces contraintes, ainsi que la dureté du climat expliquent peut-être le choix du proverbe qui était sur toutes les lèvres "Si tu veux, tu peux!".
Malgré cette volonté de réussir tout ce qu'ils entreprennent, les élèves ne bénéficient pas du même enseignement sur tout le territoire national et n'amorcent pas leur vie avec les mêmes chances. À âge égal, les différences en termes de compréhension des questions posées, de formulation des idées et d'expression écrite entre les élèves des deux écoles rencontrées, sont surprenantes. Les élèves de l'école 1 ont répondu en une vingtaine de minutes à toutes les questions, les moins rapides de l'école 92 ont eu besoin d'environ cinquante minutes pour effectuer le même travail et certaines questions n'ont pas obtenu de réponses du tout ou des réponses en inadéquation avec la question posée.

Le même constat peut être fait pour les dessins. Ainsi, tandis que les élèves de l'école 1 ont quasiment tous réalisés des dessins d'un trait assuré, parfois avec une vraie réflexion quant à la répartition des couleurs ou à la manière de réagir après la lecture du conte (7 d'entre eux ont même utilisé la technique de la bande dessinée), les dessins des élèves de l'école 92 sont beaucoup plus maladroits, parfois étonnamment brouillons et enfantins pour des écoliers de 9 ou 10 ans, certains relevant même presque plus du gribouillage que du dessin. 

La structure familiale traditionnelle constitue les fondations inébranlables de la société mongole. Toutes les générations se retrouvent sous la même yourte ou vivent à proximité. 
Ainsi l'omniprésence des parents dans les réponses des enfants reflète une réalité mongole et revient comme un leitmotiv : plusieurs enfants indiquent qu'ils souhaiteraient un ordinateur, un chien mais leurs parents s'y opposent; qu'ils aimeraient être plus intelligents ou réussir leurs études afin que leurs parents soient fiers d'eux; vivre et être heureux toute leur vie avec leurs parents. La tradition mongole est encore bien vivace dans le mode de vie des enfants du pays, même s'il est vrai que de nombreux élèves de l'école 1 n'ont plus de lien réel avec l'univers des nomades. En effet, tandis que les enfants de l'école 1 vivent tous en appartement, de nombreux écoliers de l'école 92 vivent encore de manière traditionnelle sous la yourte, leurs familles s'étant sédentarisées plus récemment aux abords de la capitale. 

L'histoire du pays, les contes et les légendes mongols, les plats de base des populations nomades et les personnalités scéniques du pays font encore rêver les enfants quel que soit leur milieu social. La mondialisation ne semble toucher les enfants les plus aisés que dans le domaine des nouvelles technologies, ce qui est compréhensible dans un pays en forte croissance économique. Les téléphones portables, les ordinateurs, les jeux vidéo et internet font partie aujourd'hui de leur quotidien, même s'ils ne touchent encore qu'une partie restreinte de la population. Les influences internationales ressenties proviennent pour une grande part de la Chine et surtout de la Corée, pays voisins. 

Quoi qu'il en soit la famille et les traditions demeurent les fondements structurels des enfants mongols. Même dans un pays en plein développement et s'ouvrant chaque jour un peu plus sur le monde, il y a fort à parier que la culture mongole a finalement bien peu à craindre de la globalisation. En effet, les contacts internationaux et les rencontres avec les touristes, chaque année plus nombreux, auraient même l'effet inverse, tendant à renforcer la fierté qu'a ce peuple de sa culture et de ses traditions.


Les réponses détaillées des élèves 

Q1. Les personnages que les élèves d'Oulan Bator préfèrent, sont des héros de dessins animés pour 31 d'entre eux (sur 44) : Mickey (6 réponses), Blanche-neige et les 7 nains (5), Cendrillon (4), Spiderman (5) et Tom et Jerry (3) ont été les plus cités. Le choix des dessins animés montre que malgré les différences culturelles entre les enfants du monde, les dessins animés internationaux ont la capacité de toucher la sensibilité de l'enfant quel qu'il soit.
Une différence est à noter toutefois entre les deux écoles rencontrées : 26 élèves de l'école 1 (sur 27) ont mentionné des personnages de fiction (héros de dessins animés, de livres ou de légendes), tandis que 5 élèves de l'école 92 ont choisi des personnages vivants : des acteurs (Jackie Chan, Jean-Claude Van Damme, les Coréens Chan Vu et Yu Jin) ou un écrivain mongol (Natsagdorj). 6 élèves de l'école 1 ont préféré indiquer le type de héros qu'ils aimaient, au lieu de citer un seul personnage : les héros qui font de bonnes choses (3), les anti -héros (1), les héros courageux (1), les belles princesses (1).
8 élèves sur 44 ont fait référence à un personnage mongol (l'écrivain Natsagdorj, le héros de dessin animé Unsgeljin, le personnage de littérature Surulenkhuur, un dessin animé dont le personnage principal est une tortue, des marionnettes contant des légendes (2)). 

Q2. L'adulte auquel s'identifient les enfants des deux écoles, fait généralement partie du monde des médias et du show business (35 sur 44) : 15 élèves ont choisi des acteurs (dont 3 réponses pour des acteurs mongols) et 20 ont préféré des chanteurs (dont 16 réponses pour des chanteurs mongols), ensuite viennent Britney Spears (2), Jennifer Lopez (1), Christina Aguilera (1). 
Les jeunes filles de tous âges et des deux écoles ont plébiscité la chanteuse mongole Ariunaa pour sa beauté (10 sur 26 filles interviewées). Les garçons (8 sur 18) ont surtout cité des acteurs asiatiques (Jet Li, le Coréen Chan Vu, le mongol Onom, Jackie Chan, le Mongol Batzaya) et issus du cinéma américain (Jean-Claude Van Damme, Jim Carrey).
4 élèves de l'école 92 sur 17 ont fait référence à des personnages étrangers (coréens ou américains), les autres ont cité des personnes de leurs environnements proches (maman, mon professeur, ma sœur, mon frère) et nationaux (le sumo mongol Batbayar, l'écrivain Natsagdorj, les chanteuses mongoles Sarantuya et surtout Ariunaa). 2 élèves de l'école 1 aimeraient ressembler au célèbre peintre Picasso. 

Q3 et 4. Les jeux ou les jouets avec lesquels les enfants interviewés jouent le plus souvent sont assez similaires à ceux des élèves d'Irkoutsk : nous retrouvons les poupées Barbie (6 réponses sur 26 filles), les peluches (11) avec une nette préférence pour les ours (7 réponses sur ces 11), les poupées (3). Les sports collectifs nécessitant un ballon ont été fortement cités : basket (4), foot (3), volley (2) ou simplement ballon (3). 
Une distinction peut être faite entre les deux écoles : 10 élèves de l'école 1 disposent d'un ordinateur et 8 autres souhaitent en obtenir un avec si possible une connexion internet (3 réponses) alors qu'un seul enfant de l'école 92 en possède un chez lui et qu'aucun de ses camarades n'exprime le désir d'en avoir un.
Les jeux que les enfants de l'école 92 aimeraient avoir, restent beaucoup plus simples : peluches (3), poupées (3), ballon (2), Barbie (4), petite voiture (3), vélo (celui qui possède l'ordinateur), au regard des souhaits des enfants de l'école 1 : ordinateur (8), Playstation 2 (6), skate-board (1), vélo (2), un chien (1), une panoplie de docteur (1). 

Q5. Les élèves ont choisi en grande majorité des professions médicales : docteur (8), chirurgien (1), vétérinaire (1). Viennent ensuite les métiers de l'enseignement (8) et de la scène : acteurs (6), chanteurs (5), mannequins (3), clown (1), pianiste (1). Parallèlement à ces premières catégories de métiers, les élèves de l'école 1 ont cité des professions à fort pouvoir d'achat dans un pays en développement : économiste (3), peintre dessinateur (5), journaliste (1), avocat (1), traducteur (1) et pilote (1). 

Q6. Dans la vie quotidienne de ces enfants, ce qui reste essentiel est indubitablement "d'aller à l'école" (40 réponses sur 44) et "d'avoir des parents" (17). "Jouer avec les copains", "regarder la télévision" et "manger" n'obtiennent que 3 réponses chacun. 

Q7. Les vacances d'été étant déjà plus loin dans le temps, les élèves d'Oulan Bator n'ont pas beaucoup cité d'événements ayant eu lieu pendant la période estivale (9 élèves ont toutefois indiqué leurs vacances à la campagne (7), la fête nationale qu'on appelle ici le Nadaam (1) et un voyage (1)). La rentrée scolaire (6), leurs anniversaires ou celui d'un membre de leur famille (10) viennent ensuite. 
Plusieurs élèves de l'école 92 ont indiqué des événements relatifs à l'école : examen (1); pièce de théâtre jouée à l'école (1); visite du groupe de rap Munkhiin Republik à l'école (1); invitation d'une jeune fille par les garçons de sa classe à jouer avec eux (1); lors de son retour à la ger familiale, une jeune fille a écouté les conseils de sa mère lui disant de surtout bien étudier (1). 5 élèves de cette même école n'ont pas compris la question. 

Q8. De manière quasi-unanime, les élèves d'Oulan Bator effectuent leurs devoirs dès qu'ils rentrent chez eux (30 réponses sur 44). 14 préfèrent vaquer à leurs occupations en premier lieu en jouant (6), en se reposant (2), en lisant (2), en jouant à l'ordinateur (1), en faisant le ménage (1) ou en dessinant (1). 

Q9. 16 enfants associent leurs rêves à leur devenir professionnel : être docteur (2), devenir un chanteur célèbre (2), devenir professeur (2), être acrobate (1), devenir acteur (4), être peintre (2). Ce qui remporte le plus de voix, surtout de la part des élèves de l'école 92, est l'envie d'être heureux (8) dont 2 ont précisé avec leurs parents. 

Q10. Les enfants mongols aiment sans conteste les livres de contes (19 réponses) et les contes et légendes de ce pays sont pléthores. Les livres scolaires sont également appréciés des élèves (9 réponses), les mathématiques et les langues étant les disciplines préférées. Ensuite, de manière plus éparse, viennent les livres illustrés (3), les livres d'horreur (1) et de science fiction (1), les livres racontant l'histoire mongole (2) ou celle du monde (1), les encyclopédies (2), les livres tristes (1). 
Deux livres ont été cités : Cendrillon (1) et Simba le lion (1), mais 9 n'ont pu déterminer un titre précis et ont indiqué qu'ils aimaient la lecture en général. 

Q11. 31 élèves ont choisi des chansons de groupes ou chanteurs mongols actuels: Ariunaa (7), le groupe Dijital et son titre "Chamdaa" (3), le groupe Kamerton (2), la chanteuse Sarentuya, le groupe Nomin Talst, les chansons "Chimini medekhgui", "Tsastai Khan", "Urin Khavar". 
Le style de musique hip-hop fait également son apparition, mais uniquement auprès des élèves de l'école 92 (4), peut-être compte tenu de la visite récente du groupe de rap Munkhiin Republik au sein de l'école.
Seuls deux noms internationaux ont été indiqués par des élèves de l'école 1 : Christina Aguilera et un "girls band" américain qui interprète la chanson "Butterfly". 

Q12. Deux sports semblent être les plus pratiqués par les élèves : le basket-ball (15 réponses dont 12 pour l'école 1) et la course (9 réponses dont 7 pour l'école 92), la course n'exigeant aucune infrastructure particulière. Ensuite viennent le football (5), la gymnastique (4), le volley-ball (3), le tennis (2 élèves de l'école 1), les sports de combat (2), la musculation (2), la natation (2), le badminton (1) et la corde à sauter (2 jeunes filles de l'école 92). 

Q13. Les plats traditionnels mongols que l'on trouve dans toutes les "guanz" (cantines) du pays restent fortement appréciés par les enfants des deux écoles : 13 enfants ont cité les "boudz" comme plat favori (c'est une sorte de raviolis de boeufs et oignons cuits à la vapeur); 11 enfants préfèrent la soupe de riz accompagnée de petits morceaux de moutons bouillis, ce qui constitue le plat de base de la population nomade. Le "goulash" (4 réponses) est le troisième plat préféré des enfants mongols. Viennent ensuite les plats de bœuf (3), la purée de pommes de terre (2), le poulet rôti (2), les salades (1), le poisson frit (1) ou tous les plats (5).
Alors que tous les plats cités peuvent être dégustés sur l'ensemble du territoire, les trois derniers (choisis par des élèves de l'école 1) ne sont vendus qu'à Oulan Bator ou dans les grandes villes du pays mais à des prix élevés. 

Q14. Les élèves ont répondu à cette question en citant des proverbes mongols. Celui qui revient le plus souvent (20 réponses à 44) est un proverbe qu'on n'attendrait pas forcément de la part d'enfants de 8 à 11 ans : "Ezen klicheevel, zaya klicheene!" "Si tu veux, tu peux!". D'autres proverbes ont également été choisis tels que "Si tu commences un travail, tu dois le terminer" (2 réponses), "Les actes sont meilleurs que les paroles" (2), "Fais de bonnes choses pour ta vie future" (2), "Si tu fais de bonnes choses, tu n'auras pas peur de la mort" (1), "Si quelqu'un est bon, son ami ne peut être que bon lui-même" (2), "Respecte toutes les personnes" (1), "Ne ments pas" (1). D'autres élèves ont choisi des mots simples comme "le bien" (4), "bonjour" (2), "avancer" (1), "merci" (1), "excellent" (1).  

Q15. Les questions posées touchent essentiellement au mode de vie des enfants français, à la culture et aux paysages de la France et aux relations possibles entre les deux pays. 
Ainsi, par exemple :
- Que fait-on comme étude en France ?
- Que faîtes-vous pendant vos loisirs ?
- Quelles sont les coutumes françaises ?
- Quelle est la plus belle ville de France ?
- Combien d'étages a l'immeuble le plus élevé de France ?
- Voudrais-tu venir en Mongolie ?
- Enseigne-t-on le mongol en France ? 


Lire aussi l'article sur la Mongolie et sa capitale Oulan Bator


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire