Lecteur, encore un peu de patience !

Mon blog me permet de remettre en ligne les écrits et photos du site de l'association "Dessine-moi un enfant", aujourd'hui disparue. Vous pouvez d'ores et déjà parcourir ce voyage autour du monde de 18 mois en image. Les écrits, quant à eux, me demandent un peu de travail de relecture, non pas pour les modifier, puisque je cherche à garder leur spontanéité, mais pour rajouter les accents absents des claviers anglophones. J'alimente donc au fur et à mesure ce blog des reportages, articles, extraits de mon carnet de route.

lundi 15 mars 2010

Les politiques de sinisation et de l'enfant unique

Politique de l'enfant unique

Ce n’est un secret pour personne, la Chine est le pays le plus peuplé du monde. Elle compte ainsi près de 1,4 milliard d’habitants et les dernières projections démographiques font état de 1,5 milliard d’habitants en 2010, soit près du cinquième de la population mondiale.
Avec une superficie de 9,5 millions de kilomètres carrés, la Chine est le plus grand État du monde, après la Russie et le Canada mais elle possède moins de 20% de terres arables pour nourrir sa population. Cette surface cultivable, se réduisant rapidement du fait de l’industrialisation, de l’urbanisation et de l’érosion du sol, a conduit le gouvernement chinois à adopter, dès les années 50, un programme de contrôle des naissances puis à lancer, en 1979, la politique de l’enfant unique.
L’objectif initial était de limiter la croissance démographique à un milliard d’habitants d’ici à l’an 2000, puis à laisser naturellement diminuer la population jusqu’en 2050, pour atteindre les 700 millions. Au fil des ans, les chiffres ont bien entendu été revus à la hausse et la population actuelle dépasse ainsi les prévisions de près de 30%.
Outre les aléas éthiques et moraux soulevés par la mise en place d’une telle politique, ce programme est à l’origine de nombreux problèmes sociaux.
Même si les familles paysannes, qui représentent la majeure partie de la population sont désormais autorisées à avoir deux enfants, certains foyers en comptent un plus grand nombre et ces enfants, nés en dehors du cadre réglementaire, ne figurent pas sur les registres d’état civil et n’ont donc pas accès à l’école.
De plus, les familles voulant s’assurer à tous prix une descendance male pratiquent l’infanticide des filles et, dans les campagnes chinoises, le déséquilibre entre les sexes aboutit de manière inquiétante aux enlèvements et à la vente d’épouses et d’enfants. Même si le gouvernement chinois tente de mettre fin à ces pratiques, allant jusqu’à condamner à mort certains trafiquants, le nombre d'enlèvements de femmes augmente de 30% chaque année et les rapts d’enfants (principalement des garçons) de 15%.

Les Hans et les minorités ethniques

Même si les Chinois Han (l’ethnie majoritaire) représentent 93% de la population, ils n’occupent que la moitié du pays, principalement les plaines s’étendant entre le bassin du Fleuve Jaune (Huang He) au nord et celui du Yangzi (Chang Jiang) qui parcourt 6400 kilomètres du nord du Tibet à la région de Shanghai.
Ce sont les plaines, les régions agricoles les plus importantes et les plus peuplées du pays, qui forment le cœur historique de la Chine, « l’Empire du Milieu » des Hans. Ainsi, en chinois, Chine se dit « Zhongguo » qui signifie littéralement le « Pays du Milieu ».
Les 55 minorités ethniques officiellement reconnues en Chine ne constituent que 7% de la population mais se repartissent sur plus de la moitié du territoire contrôlé par la Chine, principalement à la périphérie du pays. Ainsi, au Nord, les Mongols habitent surtout les vastes steppes de la Mongolie Intérieure, frontalière de la République de Mongolie (autrefois appelée Mongolie Extérieure). Les Ouighours musulmans vivent à l’extrême Ouest du pays, dans le Xinjiang désertique et montagneux qui occupe à lui seul près du sixième du territoire chinois. La région du Yunnan, sixième province du pays par sa taille, est peuplée d’un tiers des minorités du pays (parmi lesquels on compte des Bai, Hani, Zhuang, Yao, Naxi, Dai et autres Lisu), dont les villages s’étagent des pics himalayens du Nord-Ouest aux forêts tropicales du sud. De même, bordant la frontière vietnamienne, le Guangxi compte 15 millions de Zhuang et d’autres minorités (Dong, Maonan, Mulao, Jing, Yi) qui représentaient encore récemment les trois quarts de la population de la province tandis que le Guizhou voisin est composé à 35% de 80 minorités ethniques (principalement des Miao et des Dong).
Quant aux Tibétains, ils vivent principalement au Qinghai (province récemment séparée du Tibet historique) et dans la région du Tibet.
Ces deux provinces s’étendent sur l’immense plateau tibétain, situé à une altitude moyenne de 4000 mètres et dominé par de nombreux sommets dont le plus élevé du monde, l’Everest (8850 mètres). Elles représentent à elles seules plus du cinquième de la superficie totale de la Chine et fournissent au pays la plus grande partie de son bétail et recèlent d’abondantes ressources minières non exploitées.
Les velléités séparatistes des minorités ayant toujours représenté une menace pour la stabilité de la Chine, ont conduit le gouvernement à y concentrer d’importantes troupes chinoises. Indépendamment de l’apport financier, la volonté chinoise se manifeste par une importante politique de sinisation. Ainsi, après l’afflux massif de Chinois Han au Xinjiang, en Mongolie Intérieure et au Qinhai, les salaires attractifs et les prêts sans insert attirent, depuis le début des années 80, de nombreux Chinois Han.
Le mécontentement des Ouighours et des Tibétains risque de s’aggraver à l’heure où État se mobilise pour le développement de l’Ouest du pays.

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